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Jobena Petonoquot : Ma cérémonie souvenir
Exposition en cours:
galerie 1:
daphne, le Collectif MDDT/IF et Elegoa Cultural Productions présentent-
Adrian Stimson :
Tiotáhsawen Tsi Tontá:re ne Buffalo Boy Ahstonhró:non Onkwehón:we
Prélude au Retour de l’Indien américain par Buffalo Boy
A Prelude to Buffalo Boy’s The American Indian Returns
5 septembre - 13 décembre 2025

daphne, MDDT/IF Collective et Elegoa Cultural Productions présentent -
Adrian Stimson:
Tiotáhsawen Tsi Tontá:re ne Buffalo Boy Ahstonhró:non Onkwehón:we
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Prélude au Retour de l’Indien américain par Buffalo Boy
Cette exposition trace de nombreux récits. L’un d’eux raconte la découverte de La Rochelle par AdrianStimson dans le cadre de la résidence, Les rencontres décoloniales en janvier 2023. 1. La Rochelle est une prestigieuse petite ville portuaire située sur la côte atlantique française, connue pour son appellation «belle et rebelle », qui fait référence en partie au XVIIe siècle, lorsque cette riche ville huguenote déclarason indépendance au roi de France, de confession catholique. 2. La ville a ensuite amassé ses richesses grâce au commerce maritime, vers la Nouvelle-France notamment, puis en déployant son marché à travers le monde, en incluant entre autres le commerce de l’esclavage. En 1927, son influence était suffisamment grande pour accueillir une grande exposition coloniale.
Dans ce vaste contexte colonial, Stimson découvre un événement qui fait naître en lui l’idée d’une performance : Buffalo Boy’s The American Returns. En 1905, Buffalo Bill et son Wild West Show se produisent à La Rochelle. Buffalo Boy, l’alter ego de Stimson, prendra donc le relais : il débarquera dans le vieux port depuis l’océan et mènera un défilé à travers les rues jusqu’à l’ancienne église jésuite où aura lieu un festin final. C’est ainsi que Buffalo Boy revendiquera la France au nom de l’amour.
À mesure que des relations et des partenariats se tissent, 3. Stimson se lance désormais dans la créationin situ d’un opéra-pow-wow, en collaboration avec des partenaires de sa Nation Siksika et de LaRochelle. Dans ce music-hall participatif et multimédia, Buffalo Boy invite les communautés diasporiques de La Rochelle à raconter leur histoire de la colonisation, repensée et inspirée par l’amour.
Cette exposition présente aussi une prophétie. En 2011, dans la série Seize the Space, l’artiste haudenosaunee Jeff Thomas a photographié Buffalo Boy à Ottawa devant le monument Samuel de Champlain (1918). Buffalo Boy y fait face à la statue monumentale du colonisateur tantôt cabotin, tantôt pensif ou affirmant sa bravoure.
Dans son exposition, Stimson développe toute une gamme de stratégies artistiques, passant de la photographie à la peinture. Il y planifie la route transatlantique de Buffalo Boy et son arrivée à La Rochelle. À travers des jeux de mots et des parodies, il renverse l’histoire : dans Bison Bulla, par exemple, Stimson inverse l’Inter Caetera, la bulle pontificale de 1493 du pape Alexandre VI qui fut un document déterminant dans la conquête espagnole du Nouveau Monde. Enfin, une fois le Bull Boat à lamer, Buffalo Boy imagine sa traversée transatlantique, entouré de ses amis poissons et autres animaux marins qui l’entoureront pendant son voyage.
Ce projet est important d’un point de vue autochtone car il reconnaît à la fois les dimensions historiques et contemporaines des présences autochtones sur ces terres et ces eaux. L’exposition d’ Adrian Stimson à daphne est une étape préparatoire à son voyage vers sa performance finale à La Rochelle. L’ artiste y fait écho à l’histoire de La Rochelle, point de départ de l’expansion coloniale vers la Nouvelle-France, et au rôle de Tiohtià:ke / Montréal, plaque tournante du commerce des fourrures et de sa progression vers l’ouest. En présentant son œuvre ici, Adrian Stimson fait le lien entre les récits autochtones individuels et collectifs et l’histoire plus large de la colonisation et de ses répercussions continues. Son œuvre, empreinte d’humour, de résilience et de réflexion critique, nous rappelle que les artistes autochtone sont le pouvoir de recadrer ces histoires et de créer des espaces propices à la vérité, à la continuité et à la transformation. La performance s’inspire des valeurs autochtones de réciprocité, de mémoire et derelation, plaçant l’art dans un lieu où il est possible de faire le point sur le passé tout en affirmant la vie et les mondes que nous continuons à construire.
La raison d’être de ce projet à daphne est claire : étant le seul centre d’artistes autochtones à Tiohtià:ke et parmi les cinq rares centres de ce genre au pays, daphne offre un contexte guidé par des artistes et des valeurs autochtones. Notre cadre de programmation triennal actuel, Les mondes du Dessous, de la Surface et du Dessus, inspiré de l’ Ohén:ton Karihwatéhkwen, crée une structure vivante qui guide la manière dont nous nous réunissons, les protocoles de la reconnaissance et la mise en commun de nos idées. L’ accent mis cette année sur les mondes de la Surface — la diplomatie, le fait de vivre sur la terre, la construction d’une nation, l’activisme — concorde avec le projet de Stimson, qui se prépare à retourner à La Rochelle. Le fait d’accueillir cette œuvre à Montréal, une ville située au confluent degrands cours d’eau et d’ histoires marquantes, nous permet de susciter des conversations significatives à un moment charnière. À daphne, l’art est le point de départ du dialogue, et les artistes autochtones tels que Stimson mènent ces échanges avec perspicacité, courage et vision.
Un essai de Lori Beavis et Catherine Sicot, membres du MDDT / IF Collective
Le processus de création de Buffalo Boy’s The American Indian Returns d’ Adrian Stimson est soutenu à date par Elegoa Cultural Productions dans le cadre du Mobile Decolonial Do Tank (MDDT), une initiative guidée par des Autochtones à laquelle participent les artistes Barry Ace (M’Chigeeng Odawa),Adrian Stimson (Siksika, Blackfoot), les commissaires Lori Beavis (Michi Saagiig-Anishinaabe/Irlandaise-Galloise), Michelle McGeough (Crie Métis/Irlandaise) et Catherine Sicot (Française, Canadienne). Le MDDT a bénéficié de la contribution préliminaire de la commissaire Georgiana Uhlyarik (Roumaine, Canadienne).
Le projet pilote du MDDT est actuellement soutenu par le Conseil des Arts du Canada(Fonds stratégique pour l’innovation, composante Cultiver) dans le cadre d’un partenariat entre Elegoa Cultural Productions et le Centre d’art daphne. Les subventions précédentes proviennent notamment du Conseil des Arts du Canada (composantes Innovation et développement du secteur, Déplacements); du Centre Intermondes/Humanités Océanes (La Rochelle); du Consulat de France à Montréal; du Consulat de France à Vancouver; de l’ Ambassade de France à Ottawa; du Musée d’histoire naturelle de LaRochelle, de Art Rights Truth et de Contemporary Calgary. Les membres du MDDT ont récemment changé le nom du collectif pour Interwoven Futures Collective (IF).
1. https://elegoa.com/fr/content/Rencontres_Decoloniales_La_Rochelle
2.Ce conflit avec le roi de France fut résolu au terme d’un siège d’un an qui causa la mort de 80 % de la population de La Rochelle avant que la ville ne capitule (1627-1628).
3.https://elegoa.com/fr/content/MDDT-groupe-;action-mobile-decolonial
galerie 2:
Nelson White: Tukien / Réveiller / Awaken
1 Novembre - 13 Decembre 2025

Nelson White : Tukien / (Réveiller) / (Awaken)
Lori Beavis avec un texte de Pan Wendt et Mathew Hills
Le travail de Nelson White est ancré dans l’histoire, la famille et la communauté. Peintre figuratif originaire de Flat Bay, à Ktaqmkuk / Terre-Neuve, et membre de la bande autochtone Qalipu Mi'kmaq, White explore le pouvoir de l’autoreprésentation à travers le portrait. Pour lui, chaque tableau est un récit ouvert, une invitation au spectateur à entrer et à imaginer, à participer au déroulement d’une histoire à la fois profondément personnelle et profondément collective. Son art reflète son engagement à redéfinir la façon dont les Autochtones sont perçus, tant par eux-mêmes que par le monde.
Le lien de White avec sa communauté est profond. Ses portraits ne sont pas des représentations distantes, mais des gestes intimes de parenté. Ils documentent et célèbrent ses amis, sa famille et un vaste réseau d’artistes, d’activistes et de leaders autochtones. Dans son exposition Tukien (Réveiller)/(Awaken) — « Tukien » signifiant réveiller en mi'kmaw — White présente une carte vivante de la vie autochtone contemporaine. Ses modèles sont représentés dans des moments de confiance, de contemplation et de puissance, leur individualité s’exprimant à travers des couleurs vives, des influences pop art et des motifs traditionnels. Ce faisant, le travail de White bouleverse les représentations statiques ou romantiques de l’identité autochtone, offrant à la place des images qui vibrent de vie, de modernité et d’autodétermination.
Au cœur de cette pratique se trouve un héritage profondément personnel. Le père de White, Calvin White, est un aîné et un activiste respecté dont le combat de toute une vie pour les droits des Mi'kmaq a façonné le paysage social et culturel de Terre-Neuve-et-Labrador. Récipiendaire de l’Ordre du Canada et de l’Ordre de Terre-Neuve-et-Labrador, Calvin White laisse derrière lui un héritage de leadership et de narration qui se perpétue à travers le travail de son fils. Nelson White perpétue ce même esprit d’affirmation et de visibilité, qu’il traduit en langage visuel. Ses peintures sont des actes de mémoire et de renouveau, chaque coup de pinceau affirmant la force et la résilience transmises de génération en génération.
L’art de White remet en question et redéfinit la question suivante : Qu’est-ce que l’art autochtone ? Pendant trop longtemps, les Autochtones ont été représentés à travers le regard des autres, souvent confinés à des stéréotypes ou imaginés comme des figures du passé. Les portraits de White repoussent ces limites. Ses sujets sont des personnes qui existent sans complexe dans le présent : urbaines, créatives, intellectuelles et diverses. Parfois, les symboles culturels apparaissent de manière explicite ; d’autres fois, l’identité s’incarne dans la présence même de la personne. Dans les deux cas, l’artiste insiste sur le fait que les peuples autochtones doivent se définir selon leurs propres termes. Comme il l’a dit : « Si nous ne contrôlons pas nos propres images, d’autres nous définiront. »
Cette affirmation du contrôle — de la paternité et du récit — est ce qui rend la première exposition solo de White à daphne particulièrement significative. daphne est un lieu où des artistes de toute l’île de la Tortue se réunissent pour partager des histoires, nouer des relations et renforcer la communauté. C’est un espace fondé sur l’entraide, le dialogue et la renaissance. En présentant les portraits de White dans ce contexte, daphne contribue à éveiller une conscience commune de qui nous sommes aujourd’hui : forts, connectés et continuellement en train de créer notre avenir.
Expositions à venir en 2026:
Luke Parnell
HOEA!! x daphne
Les activités de daphne ont lieu en territoires non cédés. C’est avec fierté que nous participons à la vie de cette île appelée Tiohtià:ke par les Kanien’kehá:ka et Mooniyang par les Anishinaabe alors que ce territoire urbain continue de représenter un lieu de rassemblement florissant pour les peuples, à la fois autochtones et allochtones.
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conception du site par Sébastien Aubin.
