Expositions en cours et à venir
Exposition en cours:
Michael Belmore: bzaan-yaa / en silence, immobile / be quiet, be still
17 janvier - 12 avril 2025
Texte de Michael Belmore
Les matériaux ont une voix, ils parlent une langue et ont une tradition de conversation qui s’étend bien au-delà de notre existence humaine éphémère. Tout au long de ma pratique, j’ai tenté de participer à cet échange, en offrant ma voix pour parler du passé et de l’avenir, de notre lien avec cette terre et de sa réalité en constante évolution. Des choses qui semblent minimes, des choses simples, inspirent mon travail : le martèlement d’un maillet, la chaleur d’un feu, la persistance des vagues sur un rivage. Une conséquence beaucoup plus importante est déduite de la mise en évidence de ces éléments.
Le feu réchauffe, réconforte et crée une communauté. Il est le prolongement du soleil couchant, repoussant l’air frais de la nuit. À un moment ou à un autre de notre vie, il nous est tous arrivé de nous perdre dans nos pensées, le regard plongé dans la lumière vacillante émanant des braises ardentes. Ce sentiment de solitude inspiré par le feu existe depuis que l’humanité a transformé le petit bois en flamme.
Notre monde baigne dans l’instantané, et je tente de ralentir la conversation. La barrière à neige, bien qu’il s’agisse d’une structure qui retient, ne fait que limiter le mouvement sans l’interdire, et entraîne ainsi un lent tassement de la neige ou du sable. De même, les œuvres en bois et en fil de fer ralentissent le cours du temps et invitent le spectateur à observer les motifs géométriques de leur surface. Depuis plusieurs années, mon travail se concentre sur notre utilisation de la technologie et sur la manière dont elle affecte notre relation par rapport à l’environnement. L’œuvre Bridge conjugue le perlage traditionnel anishinaabe au langage binaire des 1 et des 0 utilisé par les ordinateurs. Le dessin est la définition du mot « Bridge » (quelque chose destiné à réconcilier ou à relier deux entités apparemment incompatibles). J’utilise souvent le code ASCII comme un moyen mnémonique de transmettre une information qui a une incidence directe sur ma réalité. Parfois, mon travail peut sembler décousu, mais en réalité, mes œuvres et mes processus traitent de l’environnement, de la terre, de l’eau et, bien sûr, de ce que signifie être Anishinaabe.
La démarche que j’ai suivie dans la création de mes œuvres a toujours été caractérisée par la fluidité et l’adaptation à l’espace tel que les sites liminaux, comme les rivages traçant le seuil entre les éléments opposés que sont l’eau, la terre et le ciel. Dans la vision du monde des Anishinaabe, l’univers est défini par la superposition de plusieurs couches. Divisé en mondes supérieurs et inférieurs contrastés et en zones de pouvoir, ce cosmos étagé est animé par l’interaction continue et réciproque des êtres et des personnes, tant sur le plan naturel que spirituel.
Je considère que mon œuvre est animée, chaque pièce possédée d’un pouvoir d’action et d’une mémoire. Je considère que ma pratique se traduit par une collaboration entre humains et matériaux, et entre la durée de vie humaine et le temps géologique et profond. Je qualifie mon travail de mnémonique, et mes œuvres comme des vaisseaux offrant une narration et un discours offrant un aperçu de notre communauté et de nos histoires collectives.
Expositions à venir
galerie 1: Brenda Mallory - 17 mai - 2 août, 2025
galerie 2: Sierra Barber - 21 Juin - 2 août, 2025
Adrian Stimson - 5 septembre - 13 décembre, 2025
Head Show commissaire Katsitsanoron Dumoulin-Bush - novembre - décembre, 2025
Les activités de daphne ont lieu en territoires non cédés. C’est avec fierté que nous participons à la vie de cette île appelée Tiohtià:ke par les Kanien’kehá:ka et Mooniyang par les Anishinaabe alors que ce territoire urbain continue de représenter un lieu de rassemblement florissant pour les peuples, à la fois autochtones et allochtones.
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