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Celestial Bodies / Corps célestes  / Enangog Bemaadzojig




DAYNA DANGER, DUANE ISAAC, ROBERTO FATAL

JESSE KING, commissaire / curator



07. 06 - 08. 05








Curatorial Text
Jesse King



Celestial Bodies

La déconstruction des rôles de genre dans la société coloniale

Texte Commissairial par Jesse King



L'exposition Celestial Bodies présentera des identités autochtones qui s'identifient comme bispirituelles, indigiqueer ou faisant partie des communautés LGBTQIA2S, offrant ainsi une plateforme et un espace à des voix rarement reconnues. L'objectif de l'exposition est de remettre en question la présence coloniale des normalités sociétales concernant l'identité et de déconstruire et d'abolir les rôles de genre à travers les thèmes du désir, de l'euphorie, du désespoir et de la dysphorie.



Être bispirituel, c'est transcender les structures coloniales qui ont été forgées de force autour de l'identité et du genre.



Cette exposition explore et traite de l'ordre social qui entoure les personnes bispirituelles et indigiqueer vivant dans l'Amérique du Nord.

La catégorisation est un élément important de notre société, et elle est présente dans toutes nos sphères ; on estime qu'elle détermine la " norme ". La plupart des gens commencent immédiatement à classer les individus dans des boîtes métaphoriques de catégorisation en fonction de leur apparence ou de leur façon de s'exprimer.  S'identifier comme non-binaire consiste à supprimer ces paramètres d'exclusion. Il s'agit de supprimer l'idée qu'un seul genre appartient à un seul individu, de déconstruire les archétypes et de reconstruire des espaces d'inclusion et une forme d'identité sans définition. Les personnes qui s'identifient comme bispirituelles, indigiqueer ou qui appartiennent à la communauté 2SLGBTQIA+ et qui sont également autochtones ont surmonté les difficultés de la colonisation, qui a ultimement occidentalisé l'idée du genre et a créé des paramètres entourant la normalité en matière de genre, créant une société qui permet la discrimination, la marginalisation et l'appauvrissement majeur de la représentation de la culture autochtone, en particulier en ce qui concerne les valeurs centrées autour du genre et de l'identité.



La perception publique de la masculinité et de la féminité s'accompagne d'une terminologie et de points de vue simples, ennuyeux et simplificateurs. Ces mêmes points de vue définissent qui mérite ou qui devrait avoir le droit d'incarner la masculinité et la féminité, et un individu ne peut en posséder qu'une seule. Sans aucun doute, la visibilité et la reconnaissance sont cruciales pour toute communauté marginalisée, car elles valident notre existence et permettent aux individus de voir l'importance de leur identité à travers des expériences et des obstacles similaires.



Malheureusement, ce n'est pas le cas pour les personnes qui s'identifient comme bispirituelles, indigiqueer ou non-binaires. Nous semblons toujours être écarté.e.s ou de devoir être perçue.e.s comme êtant « éduqué.e.s » sur notre identité, alors que la plupart d'entre nous n'ont pas le privilège d'être éduqué.e.s sur leur identité de genre, et doivent donc se préparer et se guider avec peu de sources ou de la littérature fiables. C'est pourquoi la création de cette exposition est si importante, non seulement pour les œuvres présentées, mais aussi pour les artistes impliqué.e.s, pour moi et pour les personnes qui se reconnaissent dans ces œuvres. Cet espace leur permet de se sentir en sécurité et de se sentir enfin reconnus : nous sommes des corps célestes et nous transcendons.



Je tiens à remercier tous les artistes qui ont participé à l'exposition pour avoir vu ce qu'elle pouvait être et ce qu'elle pouvait apporter à notre kin grâce à leurs points de vue uniques et à leurs récits aux multiples facettes.







 





                                                                                                                                                                                          Next exhibition︎



Les activités de daphne ont lieu en territoires non cédés. C’est avec fierté que nous participons à la vie de cette île appelée Tiohtià:ke par les Kanien’kehá:ka et Mooniyang par les Anishinaabe alors que ce territoire urbain continue de représenter un lieu de rassemblement florissant pour les peuples, à la fois autochtones et allochtones.

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